Depuis la déclaration de Coleman (1966) à l’effet que les enseignants/es n’ont aucun effet sur l’apprentissage, plus de quarante années de recherche se sont écoulées ciblant particulièrement le rôle de l’enseignant dans le processus d’apprentissage. Les résultats de ces recherches en éducation ont amplement démontré le rôle crucial joué par l’enseignant dans la promotion et le maintien d’un environnement académique propice à l’apprentissage (Calderhead, 1989; Clark, 1988; Tom et Valli, 1990; Gauthier et al. 2004). Aujourd’hui, les chercheurs et les éducateurs semblent être d’accord sur le fait que l’enseignant a un impact majeur sur l’apprentissage : "One of the most significant sets of findings from process-product research on teaching entailed the demonstration that teachers did make a difference" (Shulman, 1986, 30-31). Les résultats des recherches plus récentes centrées sur «l’enseignement réflexif» jette un éclairage supplémentaire sur le rôle clé de l’enseignant dans l’apprentissage scolaire (Calderhead, 1989; Carter, 1990; Clark, 1988; Doyle, 1990; Feiman-Nemser et Folden, 1986; Tom et Valli, 1990). De plus, Winzer et Grigg (1992) soulignent que les pratiques pédagogiques efficaces promeuvent chez l’élève un haut niveau d’engagement dans la tâche et de bonnes attitudes qui préviennent les comportements inappropriés. Par ailleurs, savoir contrôler les comportements en classe est important puisque «le succès dans l’apprentissage est souvent proportionnel à l’habileté de l’enseignant à utiliser des stratégies de gestion de classe appropriés» (Winzer et Grigg, 1992, 620, traduction libre). La gestion de classe est donc perçue comme un concept général, englobant non seulement les techniques pour contrôler les comportements, mais aussi pour cultiver et maintenir le climat scolaire propice aux pratiques pédagogiques efficaces. Par conséquent, il serait plus exact de penser que la gestion de classe est en fait «l’orchestration de la vie de la classe pour que chaque élève puisse maximiser sa capacité à apprendre» (Andrews, Lupart, Bachor, Crealock, Dudley-Marling, Marini et Piper, 1993, traduction libre).
Pour orchestrer la vie de la classe, un enseignant doit considérer à la fois les nombreuses variables affectant la salle de classe ainsi que l’interaction entre ces variables, parce qu’un «acte d’enseignement est le résultat d’une décision, consciente ou inconsciente, que l’enseignant fait après le traitement cognitif complexe des informations disponibles» (Shavelson, 1973, p.18, traduction libre). Les recherches en éducation ont identifié un grand nombre de variables reliées à la performance des apprenants dont plusieurs sont directement sous le contrôle de l’enseignant, d’où l’importance accordée à la prise de décision de l’enseignant. Parmi ces variables, on note :
Selon la Fédération Américaine des Enseignants, un grand nombre d’études en éducation sont peu diffusées auprès des enseignants/es en formation. Il en résulte que ces professionnels doivent recourir à la méthode d’essais et erreurs pour améliorer leur pratique d’enseignement. Puisque la «connaissance est une puissance» et que les enseignantes requièrent un large éventail d’information et d’habiletés pour répondre adéquatement aux situations infiniment variables de la salle de classe, ce site a pour objectif de guider la pratique réflexive des enseignants/es de français langue seconde et des étudiants en formation des maîtres en leur fournissant une meilleure compréhension du milieu de la salle de classe ainsi que du rôle de l’enseignant dans le façonnage de ce milieu.