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La catégorie de l'incident
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La planification des situations d'apprentissage
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Le nom donné à l'incident
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Connaître les capacités des élèves.
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Le contexte social
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Ce sont des élèves provenant d’une classe sociale moyenne. Ils habitent une ville complètement francophone qui est quelque peu éloignée des banlieues bilingues. La majorité des enfants, à l’exemption de quatre élèves, ont des parents francophones. Sinon, leurs parents parlent aussi bien le français que l’anglais et pour la plupart, c’est le français qui est la langue d’usage à la maison.
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Le contexte scolaire
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C’est une école primaire-secondaire anglophone qui offre un programme de classe d’immersion en français à partir de la troisième année aux élèves n’éprouvant pas de difficultés d’apprentissage.
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Le programme
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Immersion
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Le niveau d'enseignement
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4e, 5e, 6e
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Le groupe classe
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C’est une classe de quatrième année composée de vingt-quatre élèves ayant un bon rendement académique. La moitié de leurs cours est en français : français, éducation à la citoyenneté, arts plastiques, éthique et culture religieuse et l’autre moitié est en anglais : anglais, mathématique, musique et éducation physique. Tous s’expriment très bien en français.
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La situation ou la circonstance entourant l'incident
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Mon enseignante-formatrice m’avait demandé d’élaborer une situation d’apprentissage et d’évaluation pour les élèves. Je devais concevoir celle-ci à partir d’un thème spécifique : la musique. Comme la veille, nous avions travaillé sur les différentes formulations de question et que notre prochaine activité était l’élaboration d’une entrevue, je me suis dit que j’allais leur faire une compréhension orale sur une entrevue d’un groupe de musique populaire. J’ai préparé ma leçon en tenant compte des divers éléments qui la composent : élément déclencheur, pré-activité, activité, post-activité, réinvestissement. J’ai méticuleusement choisi mon entrevue pour être certaine que les membres du groupe ne parlent pas de leurs déboires et qu’ils emploient un français standard. J’ai présenté l’entrevue à mon enseignante-formatrice ainsi que le déroulement de ma leçon et celle-ci m’a mentionné qu’elle était correcte.
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La réflexion
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Je croyais que mon idée était géniale puisque j’avais choisi un groupe de musique anglophone, mais québécois. Le groupe Simple Plan était connu de tous et très actuel. Je pensais que cet aspect motivateur suffirait pour encourager les élèves. Néanmoins, je n’avais pas que cet élément motivateur. Je voulais informer les élèves que cette entrevue était pour eux une occasion d’apprendre comment on fait une entrevue puisqu’ils allaient prochainement passer une entrevue à leur professeure de musique.
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La description de l'action
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Arrivée en classe, j’étais toute prête à recevoir les enfants. Mon plan de cours était inscrit au tableau, l’enregistrement vidéo était prêt à jouer, alors j’ai commencé ma leçon. J’ai remarqué lors de ma pré-activité que mon élément déclencheur faisait défaut. J’avais débuté par les notions de grammaire et cela n’enthousiasmait pas les élèves. Toutefois, lorsque j’ai parlé du groupe Simple Plan, les yeux des enfants se sont rallumés. Je croyais que la partie était gagnée, mais une surprise m’attendait. J’ai expliqué l’activité d’écoute aux enfants et leur ai mentionné clairement qu’ils auraient plus qu’une écoute. Alors, je leur ai fait entendre l’entrevue et j’ai vu certains qui commençaient à paniquer et à essayer de remplir tout de suite les questions sans faire une première écoute passive. Et puis, à ce moment mon activité a dégringolé. Les élèves se sont mis à se décourager, à exprimer qu’ils ne comprenaient rien. J’ai essayé de les rassurer, mais le temps filait et tous savaient que le nombre d’écoute était limité, puis la cloche a sonné sans que je n’ai eu le temps de complètement terminer la leçon.
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Le résultat
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Inefficace
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L'explication du sens de l'incident
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Après avoir fait la leçon, j’ai discuté avec une enseignante de la classe de troisième année et je lui ai avoué ne pas comprendre pourquoi ma leçon n’avait pas fonctionné. Je lui ai parlé du sujet de mon entrevue, du déroulement de l’activité et c’est là qu’elle a élucidé mon mystère. Si mon activité a découragé plusieurs élèves, c’était parce que je demandais trop d’actions en même temps de la part des élèves : écouter, repérer et attraper de l’information, écrire cette information et lire la question suivante.
Alors, si je pouvais refaire celle-ci voici ce que je changerais. D’abord, je changerais l’ordre de ma leçon, je trouverais un meilleur élément déclencheur. Je commencerais ma leçon en leur parlant tout de suite du groupe Simple Plan et en animant une discussion sur ce sujet. Puis, j’enchaînerais avec les notions grammaticales. Cette étape de mon activité aurait englobé l’élément déclencheur et le rappel des notions du dernier cours, plus l’ajout d’informations. J’aurais poursuivi ma leçon en présentant l’entrevue comme étant un modèle plutôt qu’une compréhension orale pour diminuer le stress qu’engendrent les évaluations. Par ailleurs, je miserais davantage sur l’interaction pour faire l’activité et je leur demanderais de suggérer des stratégies de coopération. Probablement qu’ils auraient plus appris de cette leçon. Car dans les faits, je n’ai pas atteint mes objectifs étant donné que je n’ai pas terminé ma leçon par manque de temps et que certains élèves ont abandonné en cours de route par découragement.
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Les acquis
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Il n’y a pas que la motivation qui entoure la conception d’une activité, il y a aussi beaucoup d’autres éléments à tenir compte comme les stratégies à enseigner, les capacités des élèves, le déroulement de l’activité et le stress que peut causer une évaluation. Dans ce cas-ci, j’ai beaucoup misé sur la motivation et mis un peu de côté, par inexpérience, le déroulement de l’activité et l’utilisation des stratégies de coopération. Je me suis aperçue que les enfants apprennent beaucoup par coopération et qu’il n’est pas possible d’évaluer un enfant sans qu’il y ait eu de pratique auparavant. L’inconnu angoisse beaucoup, même pour ceux qui sont doués. Une bonne évaluation est faite lorsque tous y sont préparés. Les enfants ne se trouvent pas devant du nouveau et l’enseignante connaît bien leur capacité et a préparé l’évaluation en conséquence.
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Incident
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Incident déposé
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