Comme à chaque vendredi, les élèves savent à l'avance qu'ils doivent prendre une dictée. Cette dernière peut revêtir différentes formes : dictée trouée, épellation de mots ou d'expressions, court texte à corriger, etc. Habituellement, s'il s'agit de mots ou d'expressions, ils sont distribués à l'avance pour être étudiés à la maison.La période dure 50 minutes (je donne la dictée, puis on fait la correction ensemble). Cette fois-ci,j'avais photocopié une liste de 20 mots terminés en in, ain et ein et tirés du roman de Roger Poupart, La saison de basket de Fred, qu'on exploitait en classe. Je voulais enrichir leur vocabulaire. Mais j'avais oublié de distribuer la liste aux élèves tout en restant convaincu que je l'avais fait.

Comme je l'ai dit précédemment, je pensais que j'avais distribué la liste des mots de vocabulaire aux élèves. Je m'étais bien préparé à leur donner cette dictée, disant dans ma tête que ça allait bien les calmer, puisque d'habitude ils reviennent de leur cours d'éducation physique survoltés. Dès leur arrivée en classe, ils criaient dans une terrible cacophonie que je ne pouvais pas faire la dictée, parce que je ne leur avais pas donné les mots à l'avance pour les étudier. Tout de suite, j'ai réalisé qu'ils avaient raison et qu'il fallait renvoyer la dictée.Je l'ai fait. Cependant, je tenais à faire une activité d'orthographe, car ils éprouvent de la difficulté dans ce domaine.Je me sentais frustré contre moi-même d'avoir oublié.Toutefois, un plan B s'est pointé sans tarder dans ma tête : Aller sur l'internet pour faire un exercice interactif portant sur les mots terminés en in, ain, ein.

On a utilisé un ordinateur portable, un écran fixé au mur de la classe, un projecteur multimédia, puis on s'est branché sur le réseau internet de l'école (sur le site interactif d'educaserve.com). J'ai divisé la classe en groupes de cinq; chaque groupe devait s'arranger pour obtenir le plus de points possibles, car il y avait une récompense pour le groupe gagnant. J'ai constaté que les élèves éprouvaient un immense plaisir à s'approcher de l'ordinateur pour répondre aux questions, quand c'était le tour à leur groupe. Pourtant, plusieurs d'entre eux se sentent habituellement gênés d'aller au tableau pour donner une réponse. L'activité s'est donc déroulée sans anicroche. Au contraire, les élèves poussaient des cris de joie à chaque fois qu'ils gagnaient un point. Quant à moi, j'étais tellement ému de leur enthousiasme que j'ai continué l'activité la semaine suivante.

Ce qui m'a étonné le plus dans cette expérience, c'est que la participation des élèves les plus faibles n'avait rien à envier de celle des élèves les plus forts. Les élèves consultaient leur dictionnaire pour obtenir des points. Les membres de chaque équipe s'entredaient.Ils ont mieux appris l'orthographe des mots terminés en in, ain et ein en lieu et place de la dictée. Je me suis dit que l'apprentissage coopératif s'harmonise bien avec l'intégration des TIC en français langue seconde (FL2). J'ai découvert un bon moyen pour aller chercher les élèves timides et les amener à être des artisans de leur propre apprentissage.

J'ai réalisé que les TIC peuvent jouer un rôle prépondérant dans le processus d'enseignement et d'apprentissage des langues secondes. L'internet regorge de ressources et d'activités interactives qui couvrent une grande partie du programme de FL2, tel qu'il est prescrit par le ministère de l'Enseignement des Loisirs et des Sports (MELS). J'ai constaté que mes élèves manifestent plus d'intérêt au contenu projeté sur un petit écran que celui écrit sur un tableau ordinaire. Je crois que, sans délaisser le tableau noir, je continuerai à faire usage des TIC comme outils de motivation auprès de mes élèves.